Le nom de Cabourg, station balnéaire de Normandie, demeure toujours d’origine incertaine, soit germanique, soit scandinave, mais sa fondation découle de sa situation géographique à savoir sur la rive gauche de l’estuaire de la Dives.
Des siècles durant Cabourg est resté un village de petits pêcheurs. L’habitat se concentre principalement autour de deux axes : l’un parallèle au fleuve et l’autre au sud de la route de Caen à Dives. Les dunes situées au nord ne sont pas peuplées à cette période. De plus les marais et leurs canaux représentent un obstacle naturel aux déplacements vers l’ouest. Les XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles verront se construire plusieurs ponts en bois, puis en pierre afin de traverser la Dives, avec selon la période un droit de péage ! Cabourg a cette époque demeure un village peuplé en 1793 de seulement 165 habitants. Cette population ne fera qu’augmenter régulièrement au gré des divers développements de la ville et de ses aménagements.
Dans les années 1850 un homme d’affaires et avocat parisien, Henri Durand-Morimbau séduit par la beauté du site décide de créer une station balnéaire à proximité de ce petit village de pêcheurs qu’est Cabourg. Il fonde alors une Société Thermale qui rachète les terrains riverains de la mer, c’est-à-dire les dunes et les herbages. Le plan du nouveau Cabourg –les-Bains est dessiné, il rappelle un théâtre gréco-romain : les avenues convergent vers une place centrale où se situe le casino, comme une scène. C’est en 1854 que ce dernier est créé, tout d’abord en bois, et des centaines d’arbres sont plantées le long des avenues. Mais les ressources financières ne sont pas inépuisables et Cabourg demeure isolée car non desservie par les trains. A l’époque il faut plus de sept heures pour aller à Paris ! En 1861 un grand hôtel est enfin construit en bordure de mer et le casino est également rebâti en pierre en 1867.
Petit à petit Cabourg se développe, chalets et coquettes villas voient le jour. Entre 1879 et 1892 plusieurs lignes de chemin de fer viendront enfin désenclaver cette ville de Normandie qui devient une cité balnéaire à la mode. De nombreux équipements sont construits tels que un nouvel hôtel de ville en 1883 (il regroupe aussi l’école des garçons et le bureau des postes), une digue-promenade en 1887, le garden-tennis, le golf près de l’hippodrome. Le Grand Hôtel et le casino sont reconstruits dans les années 1907 et 1909. Les riches propriétaires ayant acheté des villas à Cabourg la surnomment la « Reine des plages ». Son air est sain, iodé et vivifiant et c’est ainsi qu’elle abritera un illustre visiteur : Marcel Proust. Sept ans durant il viendra soigner son asthme et séjournera au Grand Hôtel, utilisant Cabourg comme décor de son roman A l’ombre des jeunes filles en fleurs. La réalité de la Première Guerre mondiale va calmer cette insouciance. Le Grand Hôtel sera transformé en « Hôpital dépôt de convalescents ». Les années folles verront la construction du Normandy Hôtel, l’Office de Tourisme et Cabourg accueillera même la finale de la Zone Européenne de la Coupe Davis en 1926. En 1929 son nouvel hippodrome sera construit et l’on verra des hôtes célèbres se rendre à Cabourg (Poincaré, Renault…).
Une période plus sombre va alors venir avec la grande crise économique puis la seconde guerre mondiales qui entrainera l’arrêt de toute activité touristique. Les villas et hôtels seront réquisitionnés, la lutte contre l’occupant s’organisera jusqu’à la libération de Cabourg le 21 Aout 1944. Ensuite la Normandie se reconstruit et la Mairie de Cabourg rachète le Grand Hôtel, le Casino et le Golf du Home. André Thiers, maire de l’époque, et Bruno Coquatrix, directeur de l’Olympia, vont rendre à Cabourg sa notoriété et de nouveau des célébrités s’y rendront ( Piaf, Bécaud, Richard…).
Dans les années 1970 la population augmente. L’élection de Bruno Coquatrix en tant que Maire aidera à la prospérité de la ville. Des programmes immobiliers seront concrétisés, la digue sera prolongée, de même qu’une rocade avec accès direct à l’autoroute A13 sera construite.
Et Cabourg est toujours aujourd’hui une merveilleuse cité balnéaire de Normandie.